Les jours sont plus courts et les nuits plus fraîches? Il est grand temps de vous préparer à rentrer vos végétaux pour leur offrir un abri jusqu’au retour des températures plus clémentes! Voici comment procéder pour éviter les ennuis.
A priori, on peut rentrer pour l’hiver la grande majorité des végétaux qui ne sont pas des vraies annuelles, c’est-à-dire des annuelles naturellement «programmées» pour mourir à la fin de la saison, comme c’est le cas des cosmos (Cosmos bipinnatus), par exemple.
Au Québec, bon nombre de spécimens considérés comme des annuelles par les pépinières sont en réalité des vivaces tendres, lesquelles ne peuvent tout simplement pas résister à nos hivers rigoureux et meurent à la suite des premières gelées. En revanche, elles peuvent survivre plusieurs années si on prend la peine de les rentrer chaque hiver des protéger du froid, comme c’est le cas, par exemple, des coléus (Coleus scutellarioides ou Plectranthus scutellarioides).
En plus de vous permettre de faire des économies chaque printemps, rentrer vos vivaces tendres à l’automne est une excellente façon d’égayer vos demeures à moindre coût pendant la saison froide. Après tout, les espaces verdoyants ne sont-ils pas ce qui manque le plus aux jardiniers durant l’hiver?
À quel moment doit-on rentrer nos végétaux?
Puisque le niveau de tolérance au froid diffère considérablement d’une espèce à l’autre et que la date du premier gel est sujette à changement année après année, il est malheureusement impossible de déterminer une seule date à laquelle rentrer tous les végétaux.
Cela dit, retenez que la plupart d’entre eux doivent être rentrés avant que la température nocturne descende sous la barre des 10 °C, phénomène que l’on peut généralement observer entre la dernière semaine d’août et la première semaine de septembre.
Bien que le mois de septembre nous réserve souvent des journées très chaudes, l’écart de température entre le jour et la nuit à cette période de l’année expose nos végétaux au stress. Rappelons que des végétaux exposés au stress sont fragilisés, et donc plus sujets aux maladies et aux infestations.
Comment traiter les végétaux avant de les rentrer?
Les végétaux ayant séjourné à l’extérieur pendant l’été peuvent être infestés de différents insectes nuisibles, comme les mouches blanches, les cochenilles, les thrips, les pucerons ou les araignées rouges. Afin de ne pas contaminer les plantes qui ont passé l’été à l’intérieur, il est essentiel de soumettre ses végétaux à une inspection minutieuse au moment de les rentrer, puis au traitement adéquat.
On inspecte donc les plantes une à une en portant une attention particulière à l’envers des feuilles et aux nouvelles pousses, puisque c’est là que bon nombre d’insectes ont l’habitude de se cacher. On enlève toutes les feuilles sèches ou jaunies et on peut faire une petite taille d’entretien en éliminant les tiges trop longues.
Étape 1: la douche
Si les végétaux sont sains, utilisez le pommeau de douche réglé à puissance moyenne et de l’eau tiède pour nettoyer abondamment le dessus, le dessous et l’aisselle des feuilles pour déloger les insectes qui auraient pu vous échapper.
Si les végétaux sont infestés, utilisez un ciseau propre pour retirer toutes les nouvelles pousses dans lesquelles peuvent se cacher des insectes adultes, des larves ou des oeufs. Ensuite, avec le pommeau de douche réglé à puissance moyenne et de l’eau tiède, nettoyez abondamment le dessus, le dessous et l’aisselle des feuilles pour déloger les insectes qui auraient pu vous échapper.
Si le terreau est infesté, par exemple par des perce-oreilles ou des scarabées, immergez le contenant dans de l’eau tiède avec un savon insecticide pendant environ 30 minutes pour noyer tous les insectes qui s’y trouvent. Toutefois, prenez note que la grande majorité des insectes ne survivront que très peu de temps à l’intérieur.
Étape 2: le traitement insecticide
Que les végétaux soient sains ou infestés, redoublez de prudence en appliquant un traitement insecticide sur toutes les plantes ainsi que sur la surface de leur terreau. Pour ce faire, laissez d’abord sécher entièrement les végétaux passés sous la douche, idéalement en les plaçant en quarantaine pour protéger les plantes ayant passé l’été à l’intérieur.
Une fois qu’ils sont secs, appliquez l’insecticide de votre choix (savon insecticide) sur toute la plante, en prenant soin encore une fois d’asperger le dessous des feuilles. Vous trouverez dans les jardineries des savons insecticides en formule concentrée ou prête à l’emploi.
Notez que les formules concentrées sont beaucoup plus économiques. Il est aussi possible de préparer son propre insecticide à base de savon noir, d’huile de neem et d’alcool à friction. Dans tous les cas, évitez les recettes d’insecticide maison contenant du savon à vaisselle, car même le plus doux des savons à vaisselle peut brûler les plantes. Par ailleurs, les savons à vaisselle sont souvent nocifs pour la planète, contrairement aux savons insecticides.
Si les végétaux sont sains, appliquez le traitement insecticide une seule fois.
Si les végétaux sont infestés, appliquez le traitement insecticide deux ou trois fois, ou selon les directives et intervalles recommandés par le fabricant du produit, en gardant les végétaux en quarantaine pendant toute la durée du traitement.
Vaut-il mieux rentrer les pots ou faire des boutures?
La réponse à cette question dépend en grande partie de l’espace et de l’ensoleillement dont votre demeure dispose. Si vous bénéficiez d’une fenestration abondante orientée au sud et que vous avez suffisamment d’espace pour rentrer vos végétaux en pots, il n’y a pas de raison de vous contenter de boutures.
Cependant, si vos végétaux se font compétition pour une place au soleil pendant l’hiver, il est plus sage de préparer des boutures, lesquelles prendront moins d’espace et moins de temps à préparer. Le printemps venu, il vaut mieux avoir des petites boutures en santé que des grosses plantes affaiblies!
Quels types de végétaux peut-on rentrer à l’automne?
Les fines herbes
Le laurier-sauce et le romarin font partie des fines herbes que l’on peut conserver pendant des années si elles sont cultivées en pots et rentrées chaque automne. L’origan, le basilic, la sauge et le thym font partie de celles que l’on peut bouturer puis rentrer à l’automne.
La ciboulette et l’estragon français cultivés en pots peuvent quant à eux être rentrés tard à l’automne, mais doivent d’abord subir quelques gelées avant d’être rentrés. Le passage vers l’intérieur simulera l’arrivée du printemps, et la croissance reprendra.
Les légumes
Les plants de tomates, qu’ils soient en pots ou dans la plate-bande, peuvent être coupés à la base et suspendus tête en bas dans un endroit sombre où la température varie entre 20 et 25 °C. La sève contenue dans le plant descendra et contribuera à faire mûrir les fruits immatures restés sur le plant.
Les plants de poivrons et de piments peuvent être rentrés et placés près d’une fenêtre au sud le temps que les fruits immatures finissent de mûrir.
Les annuelles ou vivaces tendres
La liste des annuelles ou vivaces tendres que l’on peut rentrer à l’automne est longue, mais certains spécimens sont des classiques bien connus des jardiniers. Parmi ces derniers, on compte les coléus, les bégonias, les pélargoniums (géraniums), les fuchsias, les impatientes, les pétunias, les pennisétum et les calibrachoas. Il est possible de préparer des boutures de ces plantes ou encore de les rabattre à 5 cm avant de les rentrer si elles sont cultivées en pots.
Les bulbes d’été
Certains bulbes d’été sont considérés comme des bulbes tendres, c’est-à-dire des bulbes qui mourront si on les laisse en terre tout l’hiver, mais qui survivront si on prend la peine de les rentrer au sec. C’est le cas des callas, des acidanthères, des cannas, des bégonias tubéreux, des glaïeuls et des dahlias.
S’il est vrai que les bulbes d’été doivent subir un coup de froid pour entrer en cycle de dormance avant d’être rentrés pour l’hiver, il est préférable de les déterrer en octobre et non pas en décembre, alors que le sol est encore malléable et que l’on peut extirper les bulbes sans les abîmer.
En fait, les bulbes doivent être rentrés lorsque le gel a détruit leur feuillage ou avant la fin de novembre. Après avoir bien secoué les bulbes pour faire tomber l’excédent de terre, placez-les à l’abri du gel et laissez-les sécher sur du papier journal pendant dix jours afin que la terre restante s’assèche complètement.
S’il reste du feuillage, coupez-le à environ 5 cm du bulbe. Entreposez ensuite vos bulbes séchés dans une boîte en carton remplie de papier journal et placez cette dernière dans un endroit frais où la température oscille entre 8 et 10 °C.
Vérifiez de temps en temps que les bulbes ne pourrissent pas et retirez ceux qui pourrissent pour éviter qu’ils ne contaminent les autres. Dans les cas de bulbes cultivés en pot, coupez le feuillage et placez le pot dans un endroit frais où la température oscille entre 8 et 10 °C, tout simplement.
Les plantes d’intérieur
Plusieurs plantes d’intérieur apprécient particulièrement de passer la saison estivale à l’extérieur, notamment celles issues de milieux tropicaux ou désertiques. Vous remarquerez d’ailleurs que le soleil et le haut taux d’humidité leur permettent de croître rapidement pendant l’été.
Lierres, dracénas, palmiers, philodendrons, hibiscus, crassulas, cactus, faux zamiers, fougères, monsteras, sedums et pitaya font partie des plantes qui peuvent être sorties sans danger, à condition que vous respectiez leur besoin en ensoleillement et en arrosage et que vous les acclimatiez sur quelques jours au printemps afin de les habituer au soleil direct.
Avant de les sortir au printemps, il faut attendre que la température soit bien réchauffée et que les gels soient terminés. À l’automne, ne prenez aucun risque avec les plantes d’intérieur, car elles sont très fragiles au froid. Rentrez-les avant que les nuits tombent sous la barre des 15 °C.
Vérifiez-bien la présence d’insectes et faites les traitements nécessaires, comme expliqué précédemment.
Ces plantes qui aiment prendre un petit coup de froid
Les azalées des fleuristes (Rhododendron simsii), les cactus de Noël, les fuchsias, le jasmin et les lauriers-roses peuvent rester dehors jusqu’à ce que la température nocturne descende à 5 °C, puisque le froid a pour effet de stimuler leur floraison.
Veillez toutefois à ne pas les exposer à des températures inférieures à 5 °C, car si ces dernières aiment prendre un petit coup de froid, le gel leur sera fatal.
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